"La mort vaut mieux que la damnation éternelle…"
Le visage de la jeune femme se détendit, ses yeux entrouverts ne brillèrent plus que quelques secondes et tout son corps s'affaissa dans mes bras, une trainée de sang encore fraiche coulait de sa jugulaire mais j'étais repu… pour ce soir en tout cas.
Mes yeux, je le savais trahissait le plaisir que j'avais pris dans la mort de cette jeune fille, je ne ressentais nul remords à l'idée d'avoir volé la vie de cette demoiselle, juste un profond plaisir et une sensation de faim comblée. Hyphorant Bloodline tel est mon nom, Hypho pour les amis, mais comme je n'en possède pas, c'est généralement Hyphorant qui ressort des bouches le plus communément.
Ce soir, je suis dans un cimetière, original pour un vampire, non ? Je n'habite guère souvent aux mêmes endroits, cela est bien trop dangereux pour moi de me sédentariser, les gens qui veulent faire la peau des vampires font légion et quand je vois le résultat final de mon repas de la soirée, je me dis qu'ils n'ont pas de mauvaises raisons de vouloir nous décapiter et nous renvoyer en enfer. Enfin, renvoyer, le terme est un peu fort puisque je ne garde pas le souvenir d'avoir au moins une fois mis les pieds dans les abysses infernales, ma transformation fut rapide et douloureuse et j'eus préféré à cet instant là rejoindre les profondeurs de la terre… Mais non, j'arpente le monde librement, me sustentant du fluide vital des autres créatures, avec une préférence pour les humains, bien plus raffinés que celui des autres.
Il faisait frais, cette remarque ne venait pas de mon ressenti mais des quelques individus que je voyais de ma fenêtre emmitouflés dans de longues et chaudes capes. La ville était morte, pas autant que je le suis moi-même, mais nous vivions les heures les plus noires de la nuit et les rares que je vis ce soir la suintaient la peur et la panique totale, la peur des vampires sans doute !
Contrairement à ceux que tous ces idiots pensent, nous ne vivons pas en clan soudé par la fraternité de notre monstruosité, ou du moins cette mode est passée aux oubliettes à notre arrivée sur Firimar, nous ne dormons pas dans des cercueils (même si je dois reconnaître le confort de certains) et nous ne tuons pas tous par plaisir, mais par nécessité. Les hommes trouvent que nous êtres de la nuit sommes des démons car nous prenons leurs vies, les mêmes hommes qui chassent et tuent les animaux pour les manger, il est vrai qu'ils n'ont guère l'habitude de rentrer dans la chaine alimentaire, cela changera, cela change déjà. J'ai connu beaucoup de choses, de personnes et d'évènements depuis que je suis parvenu dans ce monde, la guerre des "étoiles" contre le mage noir Sephirot qui je l'avoue est une personne que j'aurais aimé rencontré si sa soif de pouvoir ne l'avait obligé à désintégrer bon nombre d'individus. Ma non-vie s'écoule paisiblement, je tue pour me nourrir, je tue pour obtenir de l'argent, je tue même pour m'amuser lors des soirées pluvieuses, c'est dire mes activités semblent restreintes… ah non, j'aime lire aussi, et puis l'immortalité à au moins l'avantage de me donner du temps pour cela.
J'allais oublier, j'aime la chasse évidemment, c'est ma créatrice que je chasse d'ailleurs, celle qui a fait de moi l'immonde créature que je suis aujourd'hui (sur le plan psychique tout du moins, car je reste mesdemoiselles un très beau garçon). Elle a des projets très discutables dont j'aimerais habilement débattre avec elle à coup de canines, se nourrir des humains est une chose que j'accepte puisque obligatoire à ma survie, transformer ces mêmes humains en vampires est une vision que je ne partage pas ! J'aurais préféré mourir le jour ou elle me mordit, la mort aurait plus douce que cette faim qui me tenaille inlassablement.
Enfin, d'après ce que j'ai appris auprès de quelques uns de ses "bébé", ma génitrice a décidé de repeupler le monde de vampire, une tâche ardue si elle était seule, mais de plus en plus de mes congénères commencent à se faire à l'idée d'un monde bien à nous.
Le soleil pointent le bout de son nez, il est temps que j'aille reposer mon esprit ! Je te laisse, demain je n'aurais pas le temps d'écrire, j'ai quelques projets audacieux pour la nuit !
Hyphorant pour lui-même
10ème année de reconstruction.